Clinton – Trump, troisième débat. “I will keep you in suspense”

Le troisième et dernier débat présidentiel n’a pas appris grand-chose de nouveau sur les candidats. Nettement plus maîtrisé pendant la première demi-heure que lors des deux précédents débats, lorsqu’ont été abordés les thèmes de la cour suprême, du second amendement et de l’immigration, Donald Trump a fait du Trump durant l’heure suivante. Eludant les questions directes du modérateur qui avait parfois peine à se faire entendre, sautant du coq à l’âne, interrompant sans cesse son adversaire (37 fois contre 5 pour Hillary Clinton selon le comptage), se cantonnant à des affirmations générales ou à des mises en cause non argumentées de son adversaire (notamment sur l’économie et la politique étrangère), Trump a conforté son image déjà désastreuse d’agitateur désordonné nullement taillé pour endosser les habits d’un président.

“I will keep you in suspense”
En refusant, comme la tradition politique américaine le veut, de dire s’il accepterait, le cas échéant, la victoire de son adversaire au soir de l’élection, Donald Trump a, sans aucun doute, commis une erreur majeure. Continuer la lecture

Bob Dylan et le Nobel – A true Poet

Il fallait s’y attendre, l’attribution du prix Nobel de littérature à Bob Dylan n’a pas fait que des heureux. Saluée par beaucoup, et non des moindres, il s’est bien entendu trouvé le concert des pleureuses habituelles pour se lamenter que le choix du jury se soit porté sur un candidat aussi indigne à leurs yeux. Au-delà des jérémiades qui laissent souvent transpirer une envie verte, que valent les regrets des littérateurs (avec un grand L), des critiques littéraires et des éditeurs ? Pas grand-chose, ou plutôt si : d’être révélateurs de l’aliénation de nombre de professionnels de la culture, d’avec ce qui est la vraie nature de la littérature, dont la poésie – l’a-t-on oublié ? – est la mère.
Bob Dylan est un poète, et un grand. Continuer la lecture

Second débat affligeant

Le deuxième débat entre les deux candidats à l’élection présidentielle américaine a confirmé ce que l’on avait pu constater lors du premier : Hillary Clinton a largement dominé son adversaire et Donald Trump, empêtré dans les polémiques d’une semaine calamiteuse, a fait preuve, une fois de plus, d’une agressivité confuse et a affiché une ignorance patente des affaires publiques. Alors que la presse française tente curieusement de présenter ce débat comme une espèce de match nul, la presse américaine, à l’exclusion de quelques sites ultra conservateurs, considère unanimement que Clinton a gardé son avantage. Tout comme après le premier débat, il est douteux que Donald Trump ait gagné quelques électeurs, en revanche, s’il conserve sans aucun doute un socle électoral qui lui reste acquis quoi qu’il fasse et quoi qu’il dise, il semble que ce socle tende à s’éroder. Les défections se multiplient parmi les soutiens qui lui restaient au sein du parti républicain et ses incartades vont jusqu’à semer le doute dans l’esprit de son colistier qui n’a pas dû apprécier que le candidat fasse état, devant des millions d’auditeurs, de leurs désaccords sur des questions importantes.
On ne sait si ce débat a été le pire de toute l’histoire américaine, comme l’a soutenu un commentateur, mais il a été certainement affligeant. Continuer la lecture