Second débat affligeant

Le deuxième débat entre les deux candidats à l’élection présidentielle américaine a confirmé ce que l’on avait pu constater lors du premier : Hillary Clinton a largement dominé son adversaire et Donald Trump, empêtré dans les polémiques d’une semaine calamiteuse, a fait preuve, une fois de plus, d’une agressivité confuse et a affiché une ignorance patente des affaires publiques. Alors que la presse française tente curieusement de présenter ce débat comme une espèce de match nul, la presse américaine, à l’exclusion de quelques sites ultra conservateurs, considère unanimement que Clinton a gardé son avantage. Tout comme après le premier débat, il est douteux que Donald Trump ait gagné quelques électeurs, en revanche, s’il conserve sans aucun doute un socle électoral qui lui reste acquis quoi qu’il fasse et quoi qu’il dise, il semble que ce socle tende à s’éroder. Les défections se multiplient parmi les soutiens qui lui restaient au sein du parti républicain et ses incartades vont jusqu’à semer le doute dans l’esprit de son colistier qui n’a pas dû apprécier que le candidat fasse état, devant des millions d’auditeurs, de leurs désaccords sur des questions importantes.
On ne sait si ce débat a été le pire de toute l’histoire américaine, comme l’a soutenu un commentateur, mais il a été certainement affligeant. Continuer la lecture

De l’utilité des débats

Le débat a eu lieu et s’il s’agissait de faire apparaître lequel des deux candidats présente, au moins à première vue, les qualités requises pour diriger un grand pays, la réponse a été très claire : il n’y en avait qu’un(e) seul(e) sur le plateau, Clinton.
Brouillon et confus, se maîtrisant difficilement, Trump a été pris à diverses reprises en flagrant délit de mensonge et, encore plus grave pour un homme politique, il s’est montré incapable en 90 minutes, d’articuler ne serait-ce qu’un embryon de programme. Une fois l’annonce répétée de réductions massives d’impôts pour les plus riches, et après avoir accusé le monde entier de « voler les jobs » des américains, il n’est guère sorti de son cas personnel et de ses succès d’homme d’affaires, n’hésitant pas à se féliciter d’avoir été suffisamment intelligent pour éviter de payer des impôts. En comparaison, Hilary Clinton a pu développer une vision et un programme, auxquels on n’est pas obligé d’adhérer, mais qui ont le mérite d’exister et d’avoir l’ambition de répondre de manière concrète à des enjeux réels. Et surtout, contrairement à son adversaire, elle donnait l’impression de savoir de quoi elle parlait. Continuer la lecture