Juges et Partis

Les aventures judiciaires de Marine Le Pen pourraient n’être qu’une simple affaire de malversation impliquant des élus comme la France en a déjà connue dans le passé et en rester à une simple péripétie de la vie politique et judiciaire nationale.

Au cours des trois décennies passées, la liste est longue d’élus de tous niveaux, local ou national, qui ont été mis en cause par la justice pour des délits divers en relation avec leurs fonctions. Nombre d’entre eux ont été reconnus coupables et condamnés à des peines variables, très souvent assorties d’inéligibilité. La justice a frappé aussi bien à gauche, qu’au centre et à droite du spectre politique et parmi les condamnés ne figure pas que du menu fretin, mais nombre de ministres, d’anciens premiers ministres, et même deux anciens présidents de la République.

En quoi donc la condamnation de Marine Le Pen à quatre ans de prison, dont trois avec sursis et cinq ans d’inéligibilité se distingue-t-elle  du lot ? Continuer la lecture

Fin de partie

Quatre années d’une présidence trumpiste absurde s’achèvent sur une défaite totale. Un parti républicain dévoyé a perdu non seulement la présidence, mais encore le contrôle du Congrès, donnant ainsi au nouveau président démocrate une certaine latitude pour mettre en œuvre son programme. Ce retour à un fonctionnement démocratique des institutions malmenées par Donald Trump ne doit pas toutefois s’analyser comme un simple retour à la normale, il s’accompagne en parallèle d’une nouvelle dynamique politique dont on a vu l’expression avec l’envahissement du Capitole par des manifestants ouvertement encouragés par un président largement battu refusant le verdict des urnes. La présidence Trump n’a pas créé ces forces obscures que l’on a vu prendre d’assaut le Capitole, mais en cautionnant de manière répétée les actions même des plus extrémistes, il leur a fourni une légitimation qui les autorise, pensent-ils, à revendiquer une place incontournable et pérenne dans la vie politique américaine. Son successeur est probablement le mieux placé aujourd’hui pour conduire une présidence réparatrice, mais le chaos dont il hérite ne lui facilitera pas la tâche.
Pour les Européens, et les Français en particulier, il serait malvenu, et dangereux, de se laisser aller à une maligne Shadenfreude Continuer la lecture