“Gilets jaunes”

Comme il fallait s’y attendre, la montée à Paris des « gilets jaunes » s’est traduite rapidement par des violences sur les biens et les personnes. Il fallait être ou bien d’une grande naïveté, ou d’une très grande mauvaise foi, pour essayer de faire croire que tenter d’occuper sans déclaration un espace public parisien expressément interdit par les autorités, se ferait sans débordements et sans casse. L’absence d’organisation, de dialogue avec les autorités faute d’encadrement, la volonté confuse, mais affichée, de «marcher sur l’Élysée», rassemblaient tous les ingrédients pour une journée d’affrontements violents. Continuer la lecture

Retour aux sources

En traversant la cour d’honneur de l’Élysée d’un pas de légionnaire, Emmanuel Macron a symboliquement posé les marqueurs de sa présidence qui commence : distance et maîtrise. Le – très court, en fait – suspense sur la nomination de son premier ministre, auquel les médias n’étaient pas habitués, a confirmé ce choix. Le nouveau président devrait exercer sa fonction avec hauteur et dispenser une parole rare.
Le nouveau président a expressément annoncé son intention de revenir à ce qui lui paraît être l’esprit de la Vème République et de restaurer le fonctionnement de ses institutions. En cela, il se démarque de ses deux prédécesseurs qui, par excès d’agitation ou de normalité, n’avaient pas exercé leurs fonctions au niveau attendu, ainsi que de pratiques qui se sont peu à peu imposées au cours des dernières décennies durant desquelles l’immédiateté médiatique a trop souvent dicté les priorités et la forme de la réponse qui leur était apportée. Continuer la lecture

Election, choux et carottes

La défaite de la candidate du Front national est nette, comme il fallait qu’elle le soit. Elle a certes obtenu un résultat en très forte progression par rapport au dernier scrutin présidentiel, mais, avec plus de 66% des suffrages, la victoire d’Emmanuel Macron est sans appel.
Elle est pourtant contestée par ceux qui ont appelé à voter blanc ou nul, ou à s’abstenir, au motif que le candidat d’En Marche ! n’aurait été élu que par une minorité d’électeurs et que, parmi ceux-ci, une part notable ne l’aurait pas fait par conviction profonde, mais tout simplement pour faire barrage au Front national. Cela appelle quelques observations.

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Les leçons du 23 avril

     Il faut bien commencer par-là : la candidate du Front National est qualifiée pour le second tour de l’élection présidentielle. On peut se réjouir que son score ne soit pas aussi extraordinaire qu’attendu au vu de certains sondages, on peut être soulagé de ce que le candidat arrivé en tête ne soit pas un des nombreux autres vendeurs de lune qui étaient sur la ligne de départ. Il n’empêche, sa présence et son relatif succès est le signe d’un échec grave.
L’ensemble de la classe politique française porte sans doute une responsabilité dans cette situation. Mais celle de la gauche est particulièrement lourde. La candidature destructrice du chef de la « France insoumise » en premier lieu n’y est pas pour rien. En faisant le choix d’une démarche solitaire, en désignant la social-démocratie réformiste comme l’ennemi prioritaire, il a condamné d’avance toute tentative de rassemblement des forces de gauche autour du parti socialiste. Mélenchon passera peut-être dans l’Histoire comme celui qui a fini par faire éclater le parti socialiste, mais il ne devrait pas en tirer gloire, car, pour ceux qui ont un minimum de culture historique, cela rappelle un peu trop les stratégies suicidaires des partis communistes de l’entre deux guerre qui ont préféré fermer les yeux sur la montée au pouvoir des partis totalitaires si cela pouvait anéantir les « sociaux-traîtres ». A cet égard, son refus d’appeler clairement à voter pour l’adversaire de Marine le Pen au second tour est significatif et cohérent avec sa stratégie d’avant le premier tour. Elle n’en manque pas moins de décence. Continuer la lecture